Lettre ouverte à N. B.

Publié le par Kervinia

Parfois, je me demande si je suis coupable. Coupable d'aimer Yoann. Mais il n'y a dans le fond pas de responsabilité s'il n'y a pas de liberté... Et je ne suis pas libre d'aimer ou de ne pas aimer, ne t'en déplaise, NB... Tu me dis qu'il faut que je l'oublie, que "ce n'est qu'un garçon rencontré sur internet à la base" et qu'il se conduit de manière étrange. Tu me dis que je devrais envisager de viser un garçon plus âgé ("Pourquoi pas Mathias ?" => "Comme pote, ça va, mais comme petit copain, non merci." ; "Il n'a pas de grand frère ?" => "Si, mais rien à foutre du grand frère.")
Tu me parles au nom de la raison, mais c'est mon coeur qui te répond.
Tu me dis que la raison doit faire la loi, qu'elle ne doit pas perdre le contrôle. Cela semble innocent, mais ne serait-ce pas une chose affreuse ? A trop raisonner, on ne se sent plus vivre. Et puis, tu me parles de raison, mais n'es-tu pas une grande trouillarde ? ^^ Dans ces moments-là (qui sont bien fréquents, avoue-le), ta raison est mise au placard, et c'est la mienne qui se moque... Bon, certes, je me suis montrée inconsciente l'autre fois, mais tu auras compris que dès que mon coeur est au commandes, mais raison ne se fait plus entendre... Enfin, il n'y a pas eu mort d'homme, donc tout va bien. :)
"A quoi tu penses ?" / "A Yoann." / "Je m'en doutais.
Je t'expose toujours ma souffrance avec légèreté, comme si c'était un sujet de plaisanterie. A cause de cela, tu penses probablement que tout ceci m'amuse... Je sais que tu n'es pas bête et que tu n'es pas totalement dupe. Mais sais-tu à quel point mon sourire est un mirage ?
Voir au-delà des apparences.
En vérité, je suis morte de peur. Morte de peur parce que j'ai l'impression de marcher sur un champ de mines. J'ai l'impression que le moindre faux pas peut m'être fatal.
"A quoi tu penses ? Encore à Yoann ?" / "Non, à sisi et à ses profs cinglés." / "Ah bon."
Je connais ta mauvaise opinion de Yoann, toi qui ne l'a pourtant jamais vu, toi qui ne lui a pourtant jamais parlé. Tu sais, je ne suis pas aveugle et la stupidité ne m'égare pas non plus. Je sais que Yoann a des défauts. Je sais aussi que je ne l'aimerais pas dans le cas contraire car je déteste la perfection. Tu dis qu'il n'est pas "gentil", mais ce n'est pas aussi simple. Il me semble que ce n'est pas la gentillesse qui lui fait défaut, mais plutôt le courage...
"Bon, je ne vais pas le crier trop fort, mais je n'ai jamais vu de garçon qui ne soit pas lâche." / "Oui, c'est vrai que tu devrais éviter de le crier", me réponds-tu avec malice : "Il n'y a quasiment que des filles dans cette salle, mais tu as trouvé le moyen de n'être entourée que de garçons !"
Le Yoann que j'aime est plus gentil que tu ne le penses. Il est un peu maladroit aussi. Irrésistiblement maladroit.
Le Yoann que j'aime s'excuse de manière incompréhensible des torts qu'il m'a causés.
Le Yoann que j'aime me sourit avec une pointe de timidité.
Le Yoann que j'aime me tient compagnie pour que je ne me sente pas à l'écart.
Le Yoann que j'aime veille scrupuleusement à ce que je ne marche pas sur des orties.
Le Yoann que j'aime peut se faire du souci pour moi.
Le Yoann que j'aime me trouve jolie à croquer.
Le Yoann que j'aime me dit gentiment : "Tu vas me manquer."
Je sais que je compte beaucoup pour lui, mais je ne sais pas jusqu'à quel point. Il manque peut-être d'honnêteté, c'est possible, mais il me fait fondre, c'est plus fort que moi. Je peux tout lui pardonner, il est ma faiblesse, et bien que j'en souffre, je n'y renoncerais pour rien au monde.
Car dans ce chant de douleur, seule résonne la voix de mon coeur.

Publié dans Lettre ouverte

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