Prologue

Publié le par Kervinia

J'ai un blocage pour l'instant concernant Les Enfants de la haine ; j'ai besoin d'un peu de sérénité pour avancer lol, sinon je sens que je vais encore devoir tout recommencer. En attendant, je vous présente le livre que j'essaye d'écrire en ce moment et qui porte le nom...de mon blog ! xD Le prologue ne révèle en rien le contenu du livre... Vous en chercherez vous même, à l'avenir, l'utilité. =P

"- Que faites-vous du matin au soir ?
- Je me subis."
De l'inconvénient d'être né, Cioran

Prologue

Je marche sur un champ de ronces. Fakir. Je ne sens plus mes pieds. Je lève la tête : soleil noir qui me sourit. Je la penche un peu : on le dirait mangeur de lune. La marche perpétuelle se perpétualise. Noirceur d’un monde qui s’échappe. Soleil perfide.

Je marche sur un champ d’orties. Fakir. J’entends des ricanements derrière les arbres. J’avance. Je ne cherche pas à fuir, ça ne servirait à rien. Sentiment de fatalité qui m’accable. Quelques larmes, peut-être. Fakir en rédemption. J’avance.

Je marche sur un champ de mines. Ca saute. Je ne saute pas. Tout explose. Je n’explose pas. Je suis béate et j’observe. Fakir. Fakir. Fakir. Le soleil arbore toujours son sourire goguenard. Sa noirceur me transperce plus encore que ses rayons. Les ricanements sont plus puissants encore. Je les entends. Je les écoute. Je les maudis.

Pourquoi continuer de marcher quand mes jambes roulent de sanglots ? Pourquoi fakir ? Pourquoi subir cette noirceur ensoleillée ? La perpétualisation et le perpétuel… Sentiment d’abandon.

Regarde-moi, Soleil ! Regarde mes jambes te défier ! Je suis plus puissante que la lune que tu as dévorée. Regarde-moi, Soleil ! Par pitié, regarde-moi… Contemple ma douleur et respecte-la… Fakir éperdue.

Tu marches sur un champ de misère. La poussière pleure à tes pieds.

Tu marches, tu marches, mais où vas-tu ? Où va-t-on ? Même direction ? Soleil, tu connais la réponse… Perfide.

Marche lancinante, marche interminable. Marche qui use nos sentiments et nos pieds. Du sang qui s’écoule, des larmes qui s’envolent. Des mésanges qui meurent d’un trop plein de noirceur ensoleillée. Hirondelles ? Mortes. Colombes ? Mortes. Et les violettes ? Niet.

Et puis, le Soleil se met en marche lui aussi. Fakir pour cette fois, juste cette fois dit-il, mais il n’est pas devin. La marche du Soleil met du baume au cœur, mais ce n’est que temporaire. On oublie nos blessures, mais ce n’est que pour mieux nous les rappeler. Soleil, tu nous quittes… Ultime perfidie ?

Je me retrouve seule dans le noir et j’avance face au miroir. Je lève la main, comme ça. J’appuie. Ca part et ça fait du bruit, beaucoup de bruit. C’est vif ; un souffle ne serait pas aussi rapide. Le miroir se craquelle, et mon image aussi.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
J'aime beaucoup, chère Ersilia.Il y a  beaucoup de tristesse dans cet écrit.Vivement la suite.Bisous.
Répondre